Par
QK Chris et Rogue Coe
Photo. Lois Schwartz, Competitor Magazine |
Portrait Athlète : Pourriez-vous
nous définir le triathlon en trois mots ?
Pauli : Ténacité, endurance,
confiance en soi.
PA : En 1990 en Nouvelle-Zélande, vous avez
remporté une extraordinaire victoire qui restera comme un des moments magiques
du triathlon. Est-ce votre plus belle victoire ?
Pauli : Il s’agissait de ma première
victoire officielle sur un Ironman et par là même, bien entendu, un souvenir
mémorable. Cette victoire m’a apporté beaucoup de confiance en moi-même. Mais ma victoire ou mes victoires favorites
demeurent encore de nos jours mes courses gagnées à l’école à l’âge de neuf
ans. J’avais gagné le cross, la course de ski de fond et celle de patinage de
vitesse. Il s’agissait des trois disciplines que nous avions à l’école et je
les ai gagnées toutes les trois. À l’âge de neuf ans j’ai réalisé que j’avais
un certain talent pour les sports et je pense qu’il est très important pour un
jeune garçon de réaliser qu’il possède certains atouts.
PA : Quel est le plus beau triathlon auquel vous ayez participé ?
PA : Quel est le plus beau triathlon auquel vous ayez participé ?
Pauli : J’ai eu l’immense chance de
participer à des événements très bien organisés et dans des décors somptueux.
Il est difficile de dire quel est le plus beau. J’ai particulièrement apprécié
l’Ironman d’Hawaï avec son océan bleu,
ses volcans, ses paysages de lave, sa chaleur extrême et son humidité.
L’Ironman d’Australie à Foster-Tuncurry
est un autre endroit mémorable à mes yeux en raison de sa beauté et de son
atmosphère chaleureuse. Je suis retourné dans ces deux endroits depuis que j’ai
pris ma retraite sportive. Christchurch, en Nouvelle-Zélande est également un
endroit fabuleux, sans aucun doute l’endroit le plus fantastique pour
l’entraînement et les camps de longue durée. Mes amis qui y résident, Scott
Molina et John Hellemans me manquent beaucoup…
PA : Hawaï est pour beaucoup un triathlon très dur. Vous êtes monté trois fois sur le podium.
Que pensez-vous de ce triathlon?
PA : Hawaï est pour beaucoup un triathlon très dur. Vous êtes monté trois fois sur le podium.
Que pensez-vous de ce triathlon?
Photo: Fotopress/NZ Herald |
Pauli : Hawaï est l’endroit où se
trouver pour ceux qui veulent se faire un nom dans le triathlon. Il s’agit du
défi ultime en termes d’endurance et de volonté. Les moments les plus
inoubliables de ma carrière dans cette course se sont déroulés juste avant le
départ natation quand le soleil commençait à se lever derrière le volcan. Le
plus dur du travail avait été effectué et il s’agissait également d’une forme
de soulagement. Enfin, la compétition était sur le point de démarrer, c’était
comme arriver sur le champ de bataille, le décompte final était lancé.
PA : Vous étiez un utilisateur assidu des cardio fréquencemètres. Pouvez-vous nous dire quels étaient les bénéfices de cet instrument ?
PA : Vous étiez un utilisateur assidu des cardio fréquencemètres. Pouvez-vous nous dire quels étaient les bénéfices de cet instrument ?
Pauli : Polar Electro était l’un de
mes sponsors majeurs. Il est bien évident que vous vous devez d’être loyal
envers vos sponsors, c’est le premier point. Deuxièmement, mon entraînement
était particulièrement axé sur les données scientifiques et la planification. Je
n’étais pas particulièrement talentueux mais plutôt extrêmement bien organisé
et je possédais des objectifs précis. Troisièmement, m’entraîner sur mes bases
cardiaques m’a permis d’éviter les blessures.
Je ne consacrais à mes entraînements les
plus intensifs que 26 heures hebdomadaires, c’était beaucoup moins que la
plupart des athlètes. C’est la raison pour laquelle je n’ai jamais eu à
souffrir de blessure majeure, ni mineure d’ailleurs, durant mes dix années de
triathlète professionnel. C’est une énorme satisfaction pour moi.
PA : Que pensez-vous de l'évolution du triathlon?
PA : Que pensez-vous de l'évolution du triathlon?
Pauli : Je n’ai pas vraiment suivi
l’actualité du triathlon ces dernières années. En revanche, je suis très
heureux de constater que le triathlon devient de plus en plus populaire en
Finlande. Nous avons beaucoup de nouvelles compétitions qui sont venues
s’ajouter à celles qui existaient déjà auparavant. Et bien entendu, nous avons
de plus en plus de participants sur ces courses. Sur le plan international, il
m’est difficile de vous livrer des commentaires dans la mesure où je ne suis
pas l’actualité de suffisamment près.
PA : En 1994 à Hawaï, vous terminez 207ème en 10 :08 :25. Que s’est-il passé pour le grand champion que vous êtes ?
PA : En 1994 à Hawaï, vous terminez 207ème en 10 :08 :25. Que s’est-il passé pour le grand champion que vous êtes ?
Pauli : 1994 a été une année durant
laquelle j’ai énormément appris. Cette course à Hawaï a été un véritable
désastre depuis le début. Ce fut une grosse erreur de prendre le départ cette
année-là. Tout était clair bien avant la course mais je n’étais pas capable à
ce moment-là de le découvrir et de me l’admettre à moi-même. J’étais
mentalement épuisé et je n’étais pas concentré sur l’objectif. J’aurai dû faire
l’impasse sur cette édition. Plusieurs signaux m’avaient averti. La motivation
me faisait tout simplement défaut.
En juillet, j’avais terminé second de
l’Ironman du Japon malgré un manque total d’intérêt pour la course.
L’entraînement était devenu une routine quotidienne de bureau. Après le Japon,
j’aurai dû modifier mon calendrier et d’ores et déjà préparer mes objectifs de
1995. En plus de tout cela, une semaine avant Hawaï, j’ai appris que mon père
était atteint d’un cancer. De mauvaises nouvelles n’ont cessé de jalonner cette
année 1994. Ce que j’ai retenu de cette année-là et que j’ai bien conservé à
l’esprit ? N’oublie pas de te reposer, n’hésite pas à dire non et amuse-toi.
PA : Pouvez-vous nous dire pourquoi l'Ironman d'Australie vous a autant réussi?
Pauli : Les gens étaient tellement
gentils et me supportaient beaucoup. Les parcours vélo et course à pied étaient
presque tout plats, ce qui me convenait parfaitement. L’Ironman d’Australie
venait également couronner mon camp d’entraînement de trois mois à
Christchurch, en Nouvelle-Zélande, j’étais donc bien préparé.
PA : Vous étiez un triathlète qui se gérait tout seul sans manager ni agent. Pourquoi ce choix ? Augmentait-il la pression?
Pauli : Malheureusement je n’avais
pas d’autres solutions. Le Triathlon était un sport nouveau dans les années 80
et 90. Il était quasiment impossible de trouver un manager en qui faire
confiance et qui soit compétent. Le mauvais côté c’est que cela me coûtait
beaucoup de moi-même et que je sacrifiais du temps à ma récupération. Je
n’étais pas dans une configuration optimale. J’avais des objectifs d’ordre
financiers très clairs et je me devais de les atteindre.
PA : Avez-vous des projets de triathlon dans l'avenir ?
PA : Avez-vous des projets de triathlon dans l'avenir ?
Pauli : Je n’ai plus de connexions très proches avec le milieu du
triathlon. Je ne fais plus qu’un triathlon par an en participant à un relais.
C’est très amusant et je ressens un peu de nostalgie parfois avant le départ de
la natation. À la fin du mois d’avril, je dois prononcer un discours au salon du
triathlon d’Espoo en Finlande. Le triathlon m’a tellement donné que j’essaye de
le lui rendre un peu.